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Ce ciel de cendre au souffle de novembre
Cet oubli du jour englouti par la nuit
Bien avant le soir
Même si quelques copeaux de lune
Griffent cette réplétion de gris

Au jour labile le soir s'absente
Ne reste que ton ventre nu
Et la nuit posée sur ta pluie

Allez viens
La marée creuse l'abîme
L'écume dénoue les brumes

Allez viens
Ici feulent les embruns
Sous les baisers de l'île

Décalquer les rêves
Sur la peau du papier
Sous l'arc bandé du vent
Le chant libre de la flèche
Ecorchant le rocher

Lustre perlé du couchant
Sur l'estuaire discret de ta plaine
Mon île se dessine
Au fil tendu du jusant

Allez viens
Au grain obscur de tes reins
Le sillon courbe des dunes
Essouffle les pierres lisses du  chenal

Se poser là, au pied des glycines
Fendre l'écorce des ombres
Disséminer les couleurs
De maille en maille sur l'instant