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Caresser l’écorce du temps pour mieux s'émouvoir

Viens
Aux marges de l’écrit sur l’ardoise du ciel
De l’autre côté de la parole
Où les mots s’embrassent sur les lèvres

Au loin vives lumières couchées sous le vent
Embrasent l’écume des couleurs du plaisir
Allons retrouver là-bas les échassiers blancs
Leurs envolées sauvages sur le jour qui expire

Eboulis de nuages posés sur l’horizon
En un froissement de ciel
La nuit s’est invitée au festin des couleurs
Juste un soir de mai au refrain des marées

Le temps que le temps se déleste de ses secondes
Que la vague habille de dentelles les rochers
L’ardente présence de ta peau
Ouvre les portes du désir

Caresser le silence
En faire naître une langue neuve
Ton éclat singulier éclaire nos pas

Une brassée d'ombre plus tard
Aux rubans des pages affamées
Ces bonheurs à respirer

Tresser la toile pour ces instants que le vent fait danser

Ta fièvre en abîme
Le pinceau à ta chair
Aux mots froissés du livre ouvert
Je drape ton regard aux plages de satin
La lune en corolle ourle tes paupières.

Puis

Dans la conque du crépuscule nous avons plongé
Nous sommes rentrés des brumes pour broder des aiguilles au clocher

Alors

C’est un autre ailleurs à inventer
Du creux de mes rides au souffle de tes reins
Un sentier écrit aux marges de tes hanches
Incrusté sur l’écume du tableau 

Presque rien
Ta pluie et tes lisières à parcourir
Sur l’inversion des heures
Chaque pas nous avance là où dansent les grains du sablier

Toujours
Je peins des fenêtres sur la toile pour te regarder vivre