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Acrylique sur toile 50x70



Le soir descend et c'est encore l'hiver
Juste un élan de froid qui brûle au revers d'une larme
Le rêve habité d'un instant imaginaire
Juste une toile et tu me prêterais ton épaule

Tu es de ces empreintes que l'on garde
Ces marques infidèles mais précieuses
Estampille frêle sur l’étang de la mémoire
Que seul mon pinceau apprivoise parfois
Sur l’aube des frontières à effacer
Au filigrane du temps qui oublie d’oublier

Je me souviens de l’éclat d’un printemps
Niché sous les plis de ta jupe noire
Je me souviens de l’essence d’un printemps
De ta nuque par l’emprise du soleil effleurée

Déjà nous parlions les langues de la mer
Douce élégie habillée de chants d’oiseaux
Un seul vol un seul pas fragile mouvement
Tremblante migration des peaux vers le toucher

Encrer l'instant au nuancier du silence
Les mains noyées de braises
Un friselis à l’épissure des souffles
Ligne de fuite drapée de brume

Houle la rondeur des mots
Tissés sur la soif des sens
Chavire la vague de tes hanches
S’ouvre le ciel au ruisseau de ton ventre