Le Coeur Funambule

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jeudi 23 novembre 2023

L'eau tonne



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(Acrylique sur toile 50x50)


Au ventre du soir

La pluie raconte la vague

Flaque d’ombre sous le soleil évanoui

Au sang de la feuille

Vibre la veine de l’automne

 

Alors, décoiffer les pinceaux

A l’envers du silence

Taire les mots

Au désordre du monde

 

Et puis la nuit

Ces lueurs noires

Aux berges du bleu

Sous la lune éparse

 

Ouvrir les ailes des couleurs

Au-delà des marges de la mélancolie

Dénouer l’horizon

Pour y lier nos pas


mercredi 26 avril 2023

Au revers des jours



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Acrylique sur toile 50x50



Coudre

Au revers des jours

Le linge des oiseaux

Lier

Aux ailes du pont

Le désordre des pas

Boire

A la soif des mains

La fleur du désir

Alors

Les yeux

Cernés de plumes

Fondent en regards

Au ventre du ciel


A corps joie

Déployer

Le chant des peaux

 

Moudre

Le grain des marées

Sur l’écume des fièvres

Plier

Sur l’étoffe de la lune

La page encrée de bleu

Suspendre

Aux ravines de l’horizon

L’orage de nos pupilles

Alors

Les peaux

Vêtues de transparences

Mordent les marges

Du jour poème

 

En cœur à corps

Rimer

Nos fulgurantes étreintes


vendredi 31 mars 2023

Cueillir



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(Acrylique sur toile  70x50)



Sur l’envers des marges

Sur l’échine des phrases

Surgissent

Quelques grêlons de soleil

 

Allez viens

Tu sais des sentiers il faut soupeser les silences

Les peindre au creux des limons d'étoiles

Au verger des nuages

Cueillir l'ombre sur ta peau

 

La crête de la nuit s'irise

Aux ailes de l'oiseau

Ta peau nue, rien de plus

Et le brasier

Bleu d'infini

Sur la barque humide

De ton ventre

 

Egaré

Aux berges de tes hanches

Je glisse mes mots

Dans l'amitié de ta rivière

 

Le pont

Tisse les courants

Sur les ruines du vent

Cette pluie à petits bruits

Berce la marée

De nos fièvres


mercredi 15 février 2023

Eclore



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Acrylique sur toile 50x70


Eclore

Vêtu de paysages

Sur l’aube des mots

Jeter l’encre

Evadée des chapitres

Du livre de tes hanches

Au fil de la marge

Coudre aux herbes folles

Ce ciel coupé en bleu


Renverser

Ce matin bu

Au calice nu

De tes paupières

A l’angle des vents

Dans le pli de l’étoffe

Une virgule de silence rêve

Sur l’épaule des marées

 

Là-bas

Sous les pas du poème

Le jour prend racine


dimanche 29 janvier 2023

Les draps de l'hiver


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Acrylique sur toile 40x30



Soleil pâle plié dans les draps de l’hiver

Poser les lettres sur le reflet d’un rêve

La mer a oublié de nous rejoindre


Quelques écheveaux de brume

Au canevas des aubes lentes

Tissent l’empreinte des errances

 

Minces chiffons de mots

Sur le froid vif de la nuit

Aux balustres des hiers

L’ardoise pleure ses craies

 

Dénouer les couleurs

Au fil fragile de nos souffles

Nuages de pierres fendues

S’égouttent d’ombres nues

D’entre les marges du paysage

Déchirer l’effroi

Délivrer les sans ciel

 

Dans son manteau de sommeil

Le jour s’ébroue au lointain

En chaque vendange de lumière

Moudre le bleu en verbe


lundi 28 novembre 2022

Instant



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(Acrylique sur toile 80x60)


Entrebâiller le silence
Sur ces copeaux de plume
Un chemin de rides
Déchire l’horizon

Le temps n'a plus de rive
La nuit s'effrange sous l’ourlet des nuages
Entre gris et bleu
Le jour foudroie les chimères

L’instant écorché
Au creuset de l’infime
Ce temps juste avant le temps
Quand
Poussières et tonnerre
Sur l’arrondi de l’écrit
S’évaporent

L’instant échappé
Au chas du sablier
Les couleurs ouvrent les yeux
Tissent l’eau d’étranges halos
Etoiles soufflées par un rayon de lune
Ne reste que
L’ombre de l’encre sur le papier


vendredi 30 septembre 2022

Lointain



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(Acrylique sur toile 60x80)


Ce ciel réinventé

Sur les hanches d’un sourire

Au crépuscule

Sur les lèvres du jour

Le rouge du silence

A chair de peau


Dans le déchirement des ombres

La nuit dévore la nuit

J’ai épinglé la lune

Aux dentelles de la voie lactée


Sous l’étoffe des mots

La danse des feuilles

En échappées belles

L’aile du vent

Dénoue les rives

Des couleurs liquides

 

Il est temps je crois

De découdre nos fêlures

D’habiller la terre

De nos empreintes de pas


Allez viens

Les heures s’affament

Sous les crocs du poème


mardi 23 août 2022

Lagunes



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Acrylique sur toile (50x50)

La nuit en écharpe sur les épaules
J’écoute
Le cri de la vague aux ramures du rocher
Loin
Bien loin
Des paysages de lacunes de la cité

La nuit en parfum sur tes hanches
Je me chausse de tes pas d’oiseau
Une envolée d’étoiles
Au ciel dénudé

Apprendre à tout rêver

Boire le crépuscule aux lèvres des marées

Doigts noués dans la glaise d’un murmure
Souffler les braises des pierres
Au cœur
Du froissement d’un silence

L’orbe rouge du soleil plonge vers la mer
Tôt
De plus en plus
La nuit grignote la lumière




lundi 28 mars 2022

Blackbird



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(Acrylique sur toile (61 x 48)



Sur la fatigue des pierres

S’embrase le printemps

Onduler nos pas

Sous les crocs de l’oubli

 

La cendre des vertiges

Chavire la marée

Sous nos ombres renversées

 

Ces embrassées de brumes aux clameurs étouffées

Sculptent l’horizon froissé sous l’écume

Aux veines des rochers

Papillonnent les embruns de l’aube

 

En dérive de couleurs

Les lettres mordent les marges

Tes gestes nus effeuillent mes heures

Cueillir sur ta peau

L'étreinte du jour naissant

 

Tangue le couteau

Au coton de la toile

Déraciner l’instant

Pour la chute du ciel

Tombé en nuit

vendredi 18 février 2022

Effilage




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Acrylique sur toile (60 x 40)


Ces larmes de brumes dans les yeux gris du ciel

Eraflures de pluie aux fenêtres

Ces heures à ravauder

Les cendres des nuages

 

Comme une eau la toile me traverse

Et pour un instant me prête ses couleurs

Dans l'échancrure bleue de ces lueurs

Les pavés du port attendent l’averse

 

Bientôt retrouver la mélodie du vent

Le galop des vagues

Qui au soir

Font incendie de la mer

 

De mes feuilles pliées à la couture de tes cils

Je lève le grain sans trêve

Au verger de papier

Je cueille ton fruit

Sous la chemise ouverte de la nuit



vendredi 7 janvier 2022

Epiphanie



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Acrylique sur toile (50x50)



Une éclaircie de couleurs

Avant que le soleil ne tombe

Dans la turbulence des jours

Chevaucher un rêve plus grand

A la croupe des orages

 

Ecouter les parfums de l’instant

Juste nos pas gravés sur l’estran

Derrière nos paupières de papier

Palpitent les premiers émois des peaux

 

Ces heures à broder les nuages

A dévider les pelotes de pluie

L’hiver repose dans les branches

Sous des mantilles de givre

Déjà, sous les teintes de la toile

Le bleu rêve aux premiers bourgeons

 

Et pour nos nuits à blanchir

Epeler le silence de nos doigts

Sous les dentelles de l’ombre

Tes seins plus légers que la plume de l’oiseau



jeudi 9 décembre 2021

Ceindre



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(Acrylique sur toile 50x70)

Tous ces grains de gris

S’égouttent de pluie

Pourtant

Même si l’horizon se fissure

Sous les coups de l’hiver

Ecrire

Quelques touches de rouge

Posées sur la lèvre du jour

Une traversée de lumière

Aux ailes des passereaux

 

Pour la patience

Du lent demain

Une échappée d’étincelles

Au ventre du matin

 

A l’embouchure de ton regard

L’anse brode ses dentelles

Le vent souffle l’instant

Tisse des sentiers de sable

Aux branches des embruns

Quelques notes d’écume

Ceignent les hanches du port


mercredi 10 novembre 2021

Glaner



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(Acrylique sur toile 73x92)


Juste ces musiques qui dansent

Sous les altérations du papier

 

Nettoyer le ciel au seuil du jour

Aux lèvres

La saveur d’une brume de mauve dans le verre de l’aube

La lumière dévide l’échelle des ombres maille après maille

Les mots sur la page mûrissent aux branches des doigts

 

Les pinceaux s’aiguisent aux vents de novembre

Couper le ciel en bleu sur la toile

Sur l’envers des courants d’air

Tendre les cordages de nos souffles

 

Ce feulement d’ocre peint sur le ressac

Mordre aux éclats les brisures d'écume

Les fagots de lumière décousus de l’automne

Dévident le fuseau des futurs à glaner


dimanche 26 septembre 2021

Marées



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(acrylique sur toile (50x40 cms)


Si l’arbre se tait

Qui contera le monde aux oiseaux ?

 

Pour l’éblouissement des ombres

Sur la portée des ravines

Devenir désert au bras des oasis

Et s’asseoir aux terrasses des brumes

 

Mot à mot sur l’écorce du poème

Voyager des racines aux feuilles

Recueillir la lumière

Sur les lèvres du ciel

 

Suivre les chemins

Qui toujours mènent à la mer

Sous la pupille du rocher

Le bleu s’étale en mortes-eaux

 

De cette mer devenue plaine

Extraire le plancton des phrases

Dessiner de nouveaux langages

Sur la toile de l’horizon


vendredi 24 septembre 2021

Equinoxe



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Juste ce monde en haillons

Au pied d’un été tardif

Dans le désordre des courants

L’écume s’embrase de vent

 

Quelques larmes de bleu enfin cousues au ciel

Effilochent ces heures de si peu d’automne

 

Indifférent aux marées

Le chant des foulques ricoche sur le canal

Tel un bateau échoué

La terre brûle ses amarres

 

La vague boîte

De tout ce plastique

Qu’elle charrie

 

Aux doigts du soir naissant

S’étreignent les notes d’un piano

Sur les paupières de l’ombre

L’écho mouillé de ta voix

Apaise les mots noués

A la mine du crayon


dimanche 1 août 2021

Ecchymoses



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(Acrylique sur toile  92x73)


Sur les ecchymoses du jour

Perlent quelques gouttes de ciel

L’onguent du crépuscule

Brode un ourlet pourpre

Aux jupes élimées des vagues


Brindilles de mer

Le souffle du courant

Efface les taches de l’oubli

Sur les visages de l’eau


Toutes les teintes du vent

Accrochées aux ailes des mots

En friselis d’écume

Dansent aux marges des rochers


Le bavardage des algues

En strophes d’ombre et de lumière

Sème les graines des phrases

Au chant muet de nos lèvres


Face aux festins des couleurs

Nous habitons tout à la fois

Le paysage et son reflet

Le brasier montant aux joues de la lune


Dans le silence aiguisé du jusant

Les rouges gorges des braises du couchant

En rayons brûlants pénètrent lentement

Le ventre humide de l’océan



dimanche 20 juin 2021

Summer


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Creuser cette vague assise sur le rocher

Cueillir l’encre du soir au confluent des marées

Un ruisseau d’ocres abreuve le couchant

L’été s’étend sur les cendres du printemps

 

Sur les bleus de l’écriture

S’évadent des marges de confettis

Au chapitre des souffleurs de vertiges

Clouer des nuées de lumière

Aux fenêtres rayées du cahier

Des rideaux d’embruns embaumés de verbe

 

Aux mots étourdis offrir des nidations de papier

Même si les forêts d’orage valsevoltent

A la couture des filets de pluie

S’ouvrent des bouquets de voyelles

 

Un liseré mauve brode les flancs du crépuscule

L’horizon de ton corps avec tous ses poèmes

S’enveloppe dans la crinière du vent de mer

Le chant de l’oiseau t’enrobe en sonnailles joyeuses

Dévorer ta source en un baiser de lune

Juste avant que le plaisir ne vienne ébrouer ton ventre

 

A la lisière de l’île là où déborde la nuit

Au dévers de tes reins se découvrent

Le hâle sur ta peau dans l’incandescence de l’ombre

La grâce de tes seins au bivouac de l’instant


 

samedi 22 mai 2021

Opéra



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(Acrylique sur toile 41 x 33)


Nuit de terre balayée par la vague

Quelques étoiles

Creusent des encoches sur la pénombre

 

Sur les lèvres d’un arc-en-ciel

Sur les poussières d’un chant de ciel

Une mantille battant la brume

Sous la moiteur de l’étoffe

Sous le satin d’une jambe nue

Broder nos souffles sur la nuit

 

Les dunes s’arrondissent sous les baisers du vent

La lune a oublié de nous livrer le printemps

Les épines de froid saignent le soleil

Au couchant quand s’endort l'horizon

 

Renouer ces larmes de mer

Où s’abreuvent les migrateurs

Les nuages se drapent de rose

Sur les rochers découverts

Tintent les ruisseaux de sel

 

Dans ce désir que le monde bouge

Je t’évade aux fenêtres ouvertes

Je t’emporte aux planches d’une scène

Ton grain de peau sur le grain du papier

 

Au vacillement des marées

Toutes les notes de ton corps

Chantent aux marges de mes mots

Un opéra de lumière


jeudi 6 mai 2021

Mai



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(Acrylique sur toile (92 x 73)


Allez viens

Partager ce moment où le ciel touche terre

Juste avant de doucement s’éteindre

Pour la soif de nos prunelles

Ne restent que rares lueurs au brasier de la mer

Déshabillée de ses parures d’ocres et de rouges

Le vent du soir souffle des silences sur nos épaules

Apaise la cicatrice de l’horizon

 

La chanson des mains

La conque de tes hanches

La soie de tes jambes

A la coda des mois de mai

 

Au canevas des souvenirs

L’aiguille aiguise une histoire

 

D’abord l’écran des écrits

Plus tard nos voix mouillées de questions

De tant de chemins tracés du bout des doigts

Au givre des fenêtres noyées d’hiver

Nous avons construit le rêve d’une route

Dans l’euphorie des cerisiers

Afin que la distance s’efface

Et qu’enfin s’enivrent

Les regards et les murmures

 

Apprivoiser l’instant au livre des courtes heures

Dans l’oscillation de la digue renaître à la lumière

Un préambule de peau comme un premier chapitre

Notre barque en dérive semant d’encre la jetée

Tant de mots dévorés pour une première page

Aux abords de la rive le souffle coupé

Le virevolte de nos vies sous les yeux de mai

 

Nouer dénouer les lignes sur la feuille

Du nectar de ce premier voyage faire source

Pour la curiosité des doigts à glisser sous l’étreinte

Il me reste tant à lire

Sur l’île de ton ventre


dimanche 18 avril 2021

Cavatine



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Comme l’eau d’une rivière

Les mots me traversent m’empoignent

Roulent de mon souffle à la feuille

Fanchons coupant les brumes

Quand le soir s’étend sur les cendres de l’horizon

 

Le crépuscule dévore la mer

Le ciel galope vers les étoiles

Un refrain d’écume

Epouse la danse des rochers

 

La balafre noire qui ceint des hanches

Incendie l’ourlet du chenal

La soie du printemps

S’effile au vent du nord

Dans la ramure des lunes d’avril

 

Au cœur du grand arroi de nuages

S’épand une déchirure de lumière

Au sanglot des marées s’ouvre

L’intime couture de ta vague


samedi 10 avril 2021

Bourgeons



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Tu sais

Quand les mots s’éparpillent sur la toile

Que mes marges sont floues

Le soleil revient

Sur une autre page du carnet

 

A la frange des heures

J’arpente les lignes

Dans les bras du vent

Entends-tu le chant des oiseaux

Au soir assis sur l’horizon

La lune caresse le rocher

 

Dans la froissure des draps

L’empreinte d’un rêve en allé

Sur les épaules de l’aube à peine née

Le rouge-gorge chante déjà


vendredi 12 mars 2021

Berges



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En chaque pas de mer

Avance l’éveil d’un souvenir

Pour l’appétit des mots

 

En chaque pas de mer

Il faut s’abreuver

A l’insolence des marées

 

Revenir

Plus encore imprégné de mots

Epeler les couleurs du silence

 

Dans la brisure d’un rêve

Un éclat de mémoire

Deux pièces d’étoffe blanche sur ta peau brune

Un chagrin du temps à jamais évanescent

Pour la soif des paupières

 

Double croche sur la portée

Des musiques remontent nos mémoires

Comme un fleuve

Dont les rives se seraient éloignées

 

Images surgies

Des flocons de l’écume

Fulgurances légères

Un feulement d’ailes sur le silence de la toile

Ta voix résonne parfois au dos de mes couleurs

Portes ouvertes au verso des années

 

Poésie ce refrain de ciel à la vague des heures de jeunesse

Dans l’oblique d’une vie à inventer

Sentier nu qui sera le parchemin où j’écrirai

 

Parce que le corps s’est avancé et le pas devenu si léger au sablier des paupières

L’encre dévore le papier

Après la dérive des années creuses

Est venue celle qui habille mes battements de cœur

 

Elle est venue

M’évader du temps qui s’efface

Repousser les berges des pages à noircir sans fin

Se blottir dans la conque du poème

Fardée de perles de mémoire

 

Le couteau sur le lin

Aiguise les pigments

Et dans l’errance des mélanges

Réveille les souvenirs


mardi 9 mars 2021

Brasiers



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Acrylique sur toile 50x70



Le soir descend et c'est encore l'hiver
Juste un élan de froid qui brûle au revers d'une larme
Le rêve habité d'un instant imaginaire
Juste une toile et tu me prêterais ton épaule

Tu es de ces empreintes que l'on garde
Ces marques infidèles mais précieuses
Estampille frêle sur l’étang de la mémoire
Que seul mon pinceau apprivoise parfois
Sur l’aube des frontières à effacer
Au filigrane du temps qui oublie d’oublier

Je me souviens de l’éclat d’un printemps
Niché sous les plis de ta jupe noire
Je me souviens de l’essence d’un printemps
De ta nuque par l’emprise du soleil effleurée

Déjà nous parlions les langues de la mer
Douce élégie habillée de chants d’oiseaux
Un seul vol un seul pas fragile mouvement
Tremblante migration des peaux vers le toucher

Encrer l'instant au nuancier du silence
Les mains noyées de braises
Un friselis à l’épissure des souffles
Ligne de fuite drapée de brume

Houle la rondeur des mots
Tissés sur la soif des sens
Chavire la vague de tes hanches
S’ouvre le ciel au ruisseau de ton ventre


mercredi 3 mars 2021

Cadence



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(acrylique sur carton entoilé 24x35)



Allez viens
Là-bas
Partager l’asile de nos regards

Dans une douce frange du temps plonger
Vers cette nouvelle saison avide de lumière
Incises d’écume ouvertes sur le flanc des vagues
La cantilène des oiseaux de mer délaye la farine des brumes
Les nuages décousent leurs racines
Tout au cœur du bleu
Le vent ne siffle plus
Son souffle se fait danse
Pour ces essaims de vert aux cimes des futaies

Allez viens
Là-bas
Le ciel porte la mer vers nos bras

Mains lavées de lumière
Bondir par-dessus le soir
Tirant sur la corde du jour
Dans l’illusion de voir s’élever la nuit

A perte de sable nouer nos pas d’argile
J’ai ta fièvre en abîme, le pinceau à ta proue
A l’orée des désirs le ballet des marées
Le nu de ta peau au lit de la mer

 

dimanche 7 février 2021

Incendie



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Dans l’abstraction des jours
Dénouer les mailles de ce ciel de coton
Déposer sur le paysage les derniers effluves d’un rêve

Juste le temps d’ouvrir les yeux
Juste le temps de regarder la mer
Juste le temps d’un soleil d’hiver
Ta main multiplie la mienne

Je me souviens
J’ai aimé dès cet instant la rumeur de ton pas sur le sable
T'emmener là au creux de la cédille
Au balbutiement des heures
Naviguer sur ce crépuscule qui s’éteint au basculement de la marée

Viens

Viens danser sur mes paupières
Je veux encore tes jambes découvertes
Ta peau nue à deviner à chaque marche de pierre
Je veux boire l'écume de ton détroit
Au calice des voyelles sur les épaules d'un poème

Viens

Vaciller nos regards au réveil des oiseaux
Au bourgeon de ton sein la huppe du vanneau
J’empreinte ta peau sur mes chemins sans rimes
J’arpente ton souffle des lèvres à la cyme

Les rives du printemps sont en approche
Le remous des saisons sur le courant
Conte l’audace des ricochets
Le tumulte des nues se déshabille de vent


vendredi 29 janvier 2021

Nowhere



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Juste ce sentier porteur de lumière
Dans le désert de ces heures effarées
Vers le couchant cette nuit aux aguets
Son échine douce qui serpente aux reins du chaos

Dans les battements du silence
Des rives de couleurs irriguent l’horizon
Tournoient jaillissent éploient leurs écharpes
Sur les épaules blanches du vent

Sous les échardes hypnotiques des étoiles
Plonger au profond des gris glissant vers la clarté
Fulgurantes rafales salines
Le sable feule sous les pas

Festons de nuages tendus sur l'éther
Brodés de pourpre sur le chemin des ombres
La houle déchire l’enclos des brisants
La brise pousse ton esquif vers ma berge

Les vagues chaloupent et du rocher font l’entour
Pour mieux apprendre du ciel sa conjugaison des bleus
Au revers du paysage s’allonger dans les destins des marées
Nous n’avons de rivage que nos regards
Et nos hanches soudées qui accostent au jusant

samedi 23 janvier 2021

Amarres



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Tu sais
Ces jours d’hiver quand le gris semble couler du profond des regards
Le ciel délavé tient lieu de toile vierge
Quelques couleurs pour faire danser les bateaux
Les semailles de frissons couvrent la peau de la mer

Tes gestes se délient
Sur la lumière de janvier
La vague épelle les heures
Sur l’écume de tes hanches

Poser les mots là
Sous les plumes de l’aigrette
Frisure du vent sur le sable
Un pâle soleil pétrit les nuances du couchant


Plage froissée de lambeaux de brume sous les bouquets d’embruns
Un nouveau jour s’efface sous les épaules de l’horizon
Ne reste qu’un chiffon d’azur sombre et le ventre blanc de l’oiseau
Ta peau nue qui m’évade à contre-nuit


Tu sais
Quand les mots de ton regard viennent rejoindre la robe du papier
J'arrime mes souffles aux marées de tes lèvres
J'ai des voix en écho qui conjuguent mes marges
J'explore mes errances et les habille de soie
Un torrent de lune vient maquiller mes nuits
Un tendre éclat de toi se pose entre lettres et pinceaux
Mes chemins trottinent aux crêtes des nuages
Vers l'infini d'une source à naître sous l'archet de nos dérives

dimanche 3 janvier 2021

Clouds



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Viens
Là-bas se lève un autre jour
Au-delà de l’hiver
Baigné d’une autre lumière
Allégé des chagrins d’hier

Sous la caresse d’un regard
Le pont ouvre ses arches au chant de la mer
Les fanons d’écume faseyent sous le vent
Je peins mes silences sur la toile du ciel

Juste réveiller l’incandescence des souffles
Sur la danse trouble des marées
Rêver le rouge aux hanches du couchant
Et la lande nue ponctuée de moutons

Les doigts dénouent les lettres
Le parfum du mot referme la plaie

Tout au bout du jour
Reviendront-ils les absents de l’errance
Reviendront-ils sur nos chemins de papillons

La mer ne veut pas finir
L’autour doucement s’étire
Sous mes mains la vague de ton ventre

Tu sais
Parce que la lune s’est emparée de nos ombres inclinées
J’ai de ton regard embrassé toutes les brumes

La plage est plus blanche que le soleil
Le chant de la houle ondoie
Au loin battent les tambours de cette marée qui tangue
Dans cet endroit nu où les oiseaux appellent la mer


dimanche 6 décembre 2020

Voltige


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Demain,

Il faudra la saveur crépitante des colères de lune, le souffle des lumières qui se noient à l'envers, les courses muettes des rues sous les pieds et aussi la mer au près, les dunes sans ponctuation, et le bleu partout.

Retrouver l'horizon oublié au vent qui déshabille tes jambes, sous le soleil râpeux d'un réverbère bandé d'étoiles.

Frimas, croire que l’on ne s’y habitue pas et qu’il nous reste quand même une petite île quelque part. Ces liens dans ma marge, des lettres, des lignes et de l’encre.

Si la feuille a tout dit, que racontent les racines de tes fleurs dans la nuit?

Il me suffit sur tes lèvres assoiffées d’être goutte d’eau.

Suivre tes pas, car au bout de la rue s'ouvre le ciel.

 

Sur les déchirures du temps qui s'enfuit, j’accroche des couleurs sur les virgules des saisons. Mais novembre est passé, et les bleus se sont teintés de gris aux rives de nos jours brumeux.

Vers la mer, sentier de folles herbes et la danse de ton pas ; sans autre poids que celui de nos sacs emplis de nos mots, de nos chagrins, nous marchons vers le chant des marées.  Nous avons tout à apprendre de la mer immense et des tourbillons d’écume.

J’écris comme quand les nuits s’amoncellent au dos des collines mouvantes de cette mer qui nous étreint.

Marchant à mes côtés, à la marge de chapitres, tu es celle qui écoute, qui éponge les peines, ton chant de jeunesse aux rides de mes mains pioche les peines aux poches de nos manteaux pour les éparpiller au vent d’hiver.

 

Dans le tumulte des mains, il reste à dénouer les arpèges d’horizon, à éplucher l’écorce des mots sous la valse lente de tes hanches. Le brouillard ne dit rien des rivages oubliés. Les couleurs tournent la page, au loin, au-delà des errances, sur l’imaginaire sentier de nos embruns salés.


vendredi 30 octobre 2020

Sémaphore



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Billes de pluie
Sur les feuilles teintées d’automne
Mascaret d’émotions
Sur la vague des vents

Une échancrure de lumière
Dans cette vallée de nuages
Au ventre du ciel
Se dénoue le manteau du soleil

Au rouge du sémaphore
Consentir à la dérive
À la jonction des mots
Des arcs-en-ciel se faufilent

Sous l’incendie de la mer
S’ouvre l’opéra de la nuit
L’Aria de tes jambes
Baignées d’écume marine

Le rouge de tes joues rayonne
Sur l’île de draps froissés

vendredi 14 août 2020

Echeveaux



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Sur les lèvres du jour
Fouiller l’enfourchure des vents
Quelques perles de mer glissées là
Au delta de ta gorge            

Furtif
Cet éclat de vert sur l’eau du temps
Reflet précieux au clair de ton regard

Les algues gantent les rochers
Dans l’épuisement de la lumière
Lisser leur empaumure
Jusqu’au jaillissement des étoiles

Entre les cimes blanches des vagues
La danse rouge du soleil
Dernier baiser du crépuscule
Et ce parfum de sel sur ta peau

Les ombres se cambrent au couplet de tes hanches
Robe d’écume en neige sur tes jambes nues
Les brumes se dérobent au flambeau de nos souffles
Le rouge aux joues fiché au cœur du couchant

Regarde le vent
Ecoute le soleil
Chante ce silence qui enlace l’été

Le fanal dessine le sourire de la nuit
Aux méandres des courants se perdent les embruns
Frisson d’éphémère sur le rideau du ciel
Sous l’écorce des dunes le souvenir de nos pas

Tisser les couleurs sur le chiffon de nos mains
Des brisants recueillir la moisson des marées
Sur l’inclinaison des heures glisser
D’étreinte en embrasement vers le bleu

lundi 8 juin 2020

Chorale


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Du point du jour aux confins du crépuscule
Ecrire
Le paysage de ta peau quand tu t’habilles de nuit

Un frisson de mer
Sur l’écume de nos rêves
Module sa symphonie aux arpèges du ressac
Le sommeil des rochers s’étonne d’étoiles

Loin des attaches de l’errance
Se découd le temps aux épaules du voyageur
Là-bas
Sous les paupières de l’île
Le bleu caresse la chorale de nos souffles

L’éclair de tes yeux naufrage le ballet des nuages
Je ne veux de toi que ce ruisseau d’éphémère
Le ciel de ton ventre en horizon d’aquarelle

J’écoute ta lumière
Poser sur les lèvres du vent
Le grain sucré des couleurs

Les entrechats des aigrettes
Inspire la dentelle de la vague
Du chagrin des marées je déshabillerai ce printemps


jeudi 21 mai 2020

Funambule



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Caresser l’écorce du temps pour mieux s'émouvoir

Viens
Aux marges de l’écrit sur l’ardoise du ciel
De l’autre côté de la parole
Où les mots s’embrassent sur les lèvres

Au loin vives lumières couchées sous le vent
Embrasent l’écume des couleurs du plaisir
Allons retrouver là-bas les échassiers blancs
Leurs envolées sauvages sur le jour qui expire

Eboulis de nuages posés sur l’horizon
En un froissement de ciel
La nuit s’est invitée au festin des couleurs
Juste un soir de mai au refrain des marées

Le temps que le temps se déleste de ses secondes
Que la vague habille de dentelles les rochers
L’ardente présence de ta peau
Ouvre les portes du désir

Caresser le silence
En faire naître une langue neuve
Ton éclat singulier éclaire nos pas

Une brassée d'ombre plus tard
Aux rubans des pages affamées
Ces bonheurs à respirer

Tresser la toile pour ces instants que le vent fait danser

Ta fièvre en abîme
Le pinceau à ta chair
Aux mots froissés du livre ouvert
Je drape ton regard aux plages de satin
La lune en corolle ourle tes paupières.

Puis

Dans la conque du crépuscule nous avons plongé
Nous sommes rentrés des brumes pour broder des aiguilles au clocher

Alors

C’est un autre ailleurs à inventer
Du creux de mes rides au souffle de tes reins
Un sentier écrit aux marges de tes hanches
Incrusté sur l’écume du tableau 

Presque rien
Ta pluie et tes lisières à parcourir
Sur l’inversion des heures
Chaque pas nous avance là où dansent les grains du sablier

Toujours
Je peins des fenêtres sur la toile pour te regarder vivre


dimanche 19 avril 2020

Etoffe



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Aux bras des arbres dansent les robes des oiseaux

Juste un silence
Serti de bleu

Le poème de tes lèvres
Au sucre du printemps
M’évade de ces jours sans coquille

Ces saisons à écouter
Les confidences des marées
Reviendrons-nous cueillir l'écume
Au refrain des vergers

Allez viens
La chair de ta voix sur mes feuilles froissées
Remonter la nuit posée comme un manteau sur la mer
Le tonnerre roule sur tes hanches

Sur l’instant rompu de ciel
Mains ouvertes sur la lune
Dénudée d’étoiles

Allez viens
En voyage de peaux
Graver le désir
Sur l’écorce des heures

Sous les doigts du vent qui enlacent ta liesse
Les grappes des lilas embaument nos errances
Tout me parle de toi
Du chaos des brisants au chant du cormoran
De la source de l'aube au sommeil des rochers

Une éternité à broder les embruns 
Maille après maille découdre le paysage

Tout emporter aux fenêtres ouvertes
Tout évader aux rivages interdits
Sur l’incendie de tes jambes
Embarquer à la stupeur de tes reins


lundi 13 avril 2020

Ricochets



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Aux tempes du ciel
Les battements de mer
Sur l’instant dévêtu
Nos regards se feutrent de brume

Ces éclats de soleil brûlant comme des éclats de vivre
Le silence habillé du chant des mésanges
Ta bouche dessine nos nouveaux mondes
Tout au creux de la paume des nuits

Voile de soie tendu
Sur les lèvres du jour
Les oiseaux sous ma poitrine chantent
Le murmure de ta vague

Boire à la source des sentiers
Cheviller nos souffles aux herbes folles
Recoudre nos peaux déchirées
Aux marges des marées

Déployer le rêve
Au-delà du vertige
Embraser les orages
Dénouer l’horizon

Demain
Ce flot de bleu sur nos mains


lundi 23 mars 2020

Pictures of You



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La bohème des mots au sillon de tes reins

Dépendre l’hiver des mailles du ciel
Attendre que s’ébroue enfin
Le printemps qui s’élance en bourgeons

Ces ombres en courbes douces sur ta peau
Ces murmures en feuillage de nuit
Toi mon essentielle

Contre l’immobilité du geste
De ce temps engourdi
A la racine des peurs

Tremblement de ciel
Sur les épaules de l’aube
Le souffle du bleu

A contre-jour de l’instant
Ouvrir les portes
Des sensations

Epuiser les couleurs
Avec du blanc je fais du rouge
Ou des mots

Hier je ne sais plus
Demain je ne sais pas
Sauf tout, sauf Toi

mardi 14 janvier 2020

Etrave



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Presque tout

En ces jours plus maigres que les nuits
Ciseler l’instant à en déchirer le ciel
Sous les coutures du ventre des nuages
Deviner la brisure d’un rivage

Lente transhumance des paupières
De l’ombre vers le bleu
Les couleurs nourrissent les errances
Couronnées des souvenirs de demain

Au reflet des rêves
Une mer en parchemin
Presque rien
Un baiser d’hiver

Presque tout
Ces fils d’eau que tisse le matin
Un cocon de lumière pâle sur la soie du chemin
Sous les ailes du regard soudain
Le chant d’une sittelle

Presque rien
A peine quelques frissons du temps
Et des fagots de vent à faire danser l’écume
A soulever l’ombre sur les prairies humides
Presque rien
Le sourire d’un courant d’air

Presque tout
Le soir qui chante le rouge
Ta peau nue pour nos éclats de vivre
Et la mer là-bas
Qui nous attend


jeudi 28 novembre 2019

Echeveaux



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Brisement de ciel
Sur l’horizon dévoré d’automne

Les larmes de l’arc-en-ciel
Séchées par le vent
Ruissellement de lumière
Aux fenêtres des branches nues

Il reste ce gris
Chiffonné de bruine
Le tilleul pleure ses feuilles
Tout ce rouge évanoui
En un frisson de pluie
Au chagrin des saisons

En chaque instant peut-être démêler
Nuage après nuage
Les écheveaux de brumes
En chaque instant peut-être farder
Paupière après paupière
Les rives du jour en bleu

Marcher
Dans le cocon des ombres
La nuit porte encore en elle le souvenir du jour
Suivre
La gageure de tes pas
La houle alentie de tes hanches

Bosquets de rêves
Au berceau de la lune
La mémoire au bout des doigts
Malgré le silence des arbres
S’égarer au parfum des étoiles
Là où la nuit même éclaire la nuit

Là où tu es
Là où je viens


mercredi 6 novembre 2019

Foudre


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Lanières de sable
Lanières de feu
Le ciel se penche pour embrasser la mer
Sur la blessure du jour vient se poser la nuit

Le soir descend et c’est déjà novembre

Sentiers de plume qui tressent nos pas
Au cœur de la lande mordue de roseaux

Juste un peu de pluie
Pour le sourire du ruisseau
Et toute la parole des arbres
Suspendue au bec des oiseaux

Ton chant porté sur le vent
Ravine les bruines
Paysage de l'invisible
A la lisière de tes lèvres

L’automne habille de fauve la terre
Alors la nuit use le jour
Dans ce silence de l’espace ouvert
Entre brumes et lumières

Au bleu des ombres douces
Fendre l'écorce des frimas
Eparpiller les couleurs
De toile en toile sur l'instant

Nue la terre
Nue ta peau
Sous l’abri des mains

Tout ce ciel dévoilé
Au sommet des marches du matin
Aux rives des draps effeuillés
La foudre de ta beauté


jeudi 10 octobre 2019

Eau



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Sur la mer
Au couchant
Ce ciel fendu en bleu

Au lit de l'eau
Les rochers s'évadent
Sous la caresse liquide du ressac

Découvrir
Sous les dentelles du soir
Les hanches du paysage

Dans l'abandon des étoiles j’ai posé ma nuit sur ton ventre

Pour que tu danses au souffle de mes silences
J’ai ton pas sur mes chemins d'encre
Ta vague sur mes rives
Façonne la terre de tes seins

A chair de peau
Dénouer l'instant
A la croisée de ta bouche
Embraser l'infini

Le cri d'un cormoran cisaille l'azur
Dans l'échancrure d'un nuage
J'ai tissé des racines au fil de mes mots

Comme lorsque les brumes soulèvent l'horizon
Sous l'ardente patience du vent
Je peins des frissons sur les coutures des rêves
Pour qu'enfin le bleu s'invite
Aux teintes des feuilles tombées

Comme un matin froissé par la lumière
Buissonnant de plaisir
Je me lève à la paupière de tes murmures


vendredi 27 septembre 2019

Empreinte




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Acrylique sur toile (41 * 33)

Les bras blancs des bouleaux rouillent d'ocre les gris d'octobre

Et les notes me déchirent d’une guitare
Où je joue dans tes cheveux de femme

Au point de chaque phrase
J’invente les trottoirs qui déshabillent tes pas
A chacun de tes voyages
J’accroche un sol majeur sur ta portée

A l’angle de mes années
Rien jamais ne s’efface


De retour d'ailleurs
J’ai éparpillé des mondes à comprendre
A construire
Le temps presse

 

De retour de la vague
Sur les genoux de l'orage
J’ai croisé tes yeux

Viens vers moi
Reste
Raconte-moi les crinolines d'algues
Les écharpes de vagues
Viens à m’en étourdir de toi
A en regarder jusqu’au couchant
L'infini du jour

De retour de la vague
Avec pour matelas
Des fleurs de soupirs pour mieux tomber


De retour avec tes couleurs accrochées aux doigts
Là-haut
Et de leurs éclats à chuchoter ci-bas

Mes mains tremblaient
Je connais ça
Je crois
Je ne sais plus


Pourtant je me souviens

J’ai lu l’impossible au vert de tes regards

Alors

Car il est plus que tard
Un autre ailleurs s’invente
Au creux de mes rides
Un sentier soufflé de nulle part
Déposé sur l’écume du tableau 
Presque rien
Ta pluie et tes lisières à découvrir

Nous sommes rentrés du vent pour décoiffer l’heure au clocher

Ne sont restés que la chanson de la pluie
La mer plus ample que le ciel
La danse des étoiles au sommeil des rochers

mercredi 18 septembre 2019

Plus loin que les yeux




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A tire d'ailes
Les branches couleur d'or et de brume

Quelques feuilles envolées sous les flèches du vent
Ce n'est pas encore l'automne
Juste une fin d'été en murmure de bleu
Le rêve voyageur d'un présent imaginaire

Pleine lune en clameur
Sous les feux de l'instant
A la fenêtre de ton ventre
Les embruns brassent mes virgules

Ces mots humides posés sur ta lande
Il est bien trop tôt pour la rouille
Pour le sourire fauve des forêts
Sur les mains ridées de l'arbre

Aux draps ouverts de nos pas décousus
Je t’emmène au fronton des marées
Evader nos errances sur l’incendie de tes jambes
Un chiffon de rouge à la stupeur de tes reins

Aux rives de tes dentelles
A l'éveil de la nuit
Je repose mes marges sur l'écharpe de ta peau
Et me perds aux sentiers de nos vertiges


mardi 10 septembre 2019

Soie



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A l'orée de la lande
Deviner le parfum du soir
Au chuchotis des roseaux


La lune grignote son chemin
Sur l'été qui revient
Embraser les arches du pont

Seule aux fenêtres des vagues
L'abondance du ciel

Au ventre doux de l'équinoxe
La marée enflamme le paysage
L'instant vibre d'écume et de voiles
Gouttes d'azur dérobées au chenal
Etanchent la soif de tes épaules nues

Allez viens
Tu sais des sentiers il faut soupeser les silences
Les peindre au creux des limons d'étoiles
Au verger des nuages
Cueillir l'ombre sur ta peau


mardi 16 juillet 2019

Les visages de l'île



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Tu sais
En chaque instant
Je t'ai trouvée


Sous les racines bleues de la mer
Au voile trouble des épices du soir
Au revers des rives nues

Partout


Dans l'espace étourdi des lagunes
A cloche-vague
La marée me conte ses silences fardés d'écume
J'écoute ton sourire ancré sous mes paupières

Chaque jour
Nous déployons nos chemins
Sous les vertiges des cormorans

Derrière les palissades de l'encre
S'élèvent les vestiges de mes marges
J'ai ta peau
Tatouée sur mes mots

Nos ombres au même pas
Dérobent même le vent
Le soir couche les rochers
Averse rouge de dentelles
Au verger de la nuit

Sous les ramilles de lumière
Cueillir ces fruits de lune

A tire d'Elle
La vie


mercredi 19 juin 2019

Abricots



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Nos errances
Bien au-delà des fièvres
Cette source nue

Ici
Les oiseaux appellent la mer

Une terre intime
Sans frontières
 Elles se sont effacées
Au retour des balbuzards

Tisser les embruns
Au plumeau de l'écume
Au loin
Battent les tambours au jusant

Déjà c’est un autre ciel
Les arbres poussent leurs nids

Entre bleu et nuit
Je cherche ces paroles de vent
Sous un falot d'étoiles

De quelques chuchotis de satin
Volés aux marges de mes lignes
Je brode mes instants aux rides de nos cieux
Aux virgules de l’envers, juste en cet endroit

Ourler les secondes
A la soie des oyats
Un feston de lune
Aux rives de tes reins


vendredi 14 juin 2019

Balbutier



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Au revers des courants d’air
L'ombre nue de ton genou
Presque rien
J’écoute le sourire des nuages glisser sur les souvenirs

Cependant que la nuit vient aux lèvres
J’y croise nos pas sur ces rivages
Pour ces jours où toujours tu me rejoins
Puisque c’était hier
Ce sera demain

Comme ces soirs où j'écluse les silences
En amont d'une goutte d'azur
Echouée là
Au creux de tes reins

La fêlure d'un souffle sur le ciel en cendres
Un pas de sable
Puis deux
L'horizon sur tes hanches
Quelques pétales de lune à l'ancre des rochers


C’est ici que je t’attends pour nouer des foulards aux chiffons de mes mots
De cette soif d'encre j'arpente les arômes


Il y a ce chant qui me souvient  
En fleurs de crépuscule
Feulement
Empreinte pâle sur la portée
Mes mots sous ta peau au larcin de tes jambes

Ma mélancolie au refrain de la toile
Mes embruns de couleurs éclaboussent tes entrechats
Pigments doux en ribambelle
Frissons d’or en ardente parenthèse


Bientôt, l'été va venir
Tout boire
Tout étreindre 
Le bleu commence enfin à mordre le ciel

 

lundi 10 juin 2019

Fagots d'étoiles




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Ce tant de pas
Au pistil des mots

Cette encre vive

Au ventre rose des pinsons


Comme l'eau claire du jour

Aux lèvres nues de l'aube

Boire le feu du monde

Sous l'aile de tes paupières


Bourgeon tout juste éclos

Le matin cache encore ses heures

A la lisière des songes

Sur l'étal des mélancolies


Premiers parfums

Premiers chants

Tissent les fils de l'instant

Au miroir de tes hanches


Ton souffle

Ta peau

Le jour peut naître

La marée nous appelle


jeudi 6 juin 2019

Couleurs



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Dis
Tu te souviens
De ces couleurs
Au ventre plein
De ces nuits
Aux longues jambes
Qui dansaient
De rive en rive

Dis
Tu te souviens
De la caresse
Des ailes bleues
Posées là
Sur nos sentiers
Rongés de mer

Et puis le rouge
Aux plumes d'orge
Et puis le nu
Du train qui vient
Et puis le blanc
Des cheveux de la vague

Et tant de pieds
A ne pas compter
Les berges chevauchées

Dis
Tu m'emportes
Le soleil a sonné l'heure
Des couleurs à vivre
Aux lumières de ta peau


mercredi 22 mai 2019

Rouge



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Bien au-delà de ta peau

Ce goût de sel

Les éclairs silencieux du soleil

Sur tes épaules nues


Au seuil des dunes

Le baiser des marées

Sur les sarments du soir

Alors

Te coucher

Dans la paume de la lune


Dentelles d'algues

Sous l'auvent des rochers

De l'avers des vents

Décrocher mes silences

A la chevelure des rêves

Arrimer mes mots


Ces nuits de mille nuits

Au clair des nues d'orage

Découpées dans l'écorce
De nos souffles étourdis


vendredi 12 avril 2019

Fourreau



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Fardée d'écume
Dans son fourreau de brume
L'île nous appelle
Indocile et nue
Contre le faix du vent

Bourgeon après bourgeon
Plume après plume
Recoudre le printemps
Sur les larmes de la nuit

Pour cette lumière neuve
Que promène la mer
Figer le ressac
Pêcher les couleurs
Au ventre des cormorans

Cette clarté bleue
Au rivage de tes reins
Un festin d'embruns
Sur tes dentelles

Dans le jaillissement
D'un éclat de lune
Au refrain du désir
Imagine
Nos jours enlacés



lundi 8 avril 2019

Arches



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Au sable du printemps
Ce feulement de bleu
Peint sur le ressac

De tout ce peu de bleu
Je fais du rouge
Ou des mots
Ou
Je t’emmène là
Où reviennent les pluviers

Vent de terre
Souffle les virgules
Sur la ponctuation des jours

Mais tout est déjà lumière
Au matin de ton visage


vendredi 22 mars 2019

Grève



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Murmure tremblé des anémones
Regarder le premier pas du soir
Embarquer vers le miroir bleu de la nuit

Allez viens

Le doux de ta peau
Au sel de nos jours
Ce tendre feu de mer
Au triangle de tes embruns

Toutes nos heures indicibles
Posées là
Sur l'étendue de nos toujours

Allez viens

Boire ce printemps
Au vert de ton regard
Du pinceau de ta voix
Conjuguer l'étincelle

Une page blanche,
En fleurs de seringat
Lit de pétales soyeux
A la douceur de ton ventre

Allez viens
Croquer l'instant de ce temps
Qui s'étire là
Au nombril de ton ciel


dimanche 17 mars 2019

Coutures



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J’écris sur le jour qui monte l’escalier
Ta pluie en promesse d'équinoxe


Déposer l'aube sur ton ventre nu
Dans l'incendie du vent et des embruns
Traverser le silence des paupières
Doigts soudés au refrain de tes hanches

Entre les sentiers de goémons
Se cousent nos lés de délices
Peau contre peau chavirés
Au balancement des marées

Valse d'étoiles au jour perlant
Comme falots bercés sur l'écume
Akènes d'or soufflés sur le ciel
Ton chant de femme rougit l'aurore


vendredi 8 mars 2019

Mouvance



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Suintement de lune
Au ciel délabré

Aux ramures de nos pas
Quelques essaims de silence
Entre nos mots renoncules

Etendre l'instant
Au chant du grain de sable
Sur la mer dévorée
D'infimes échos de printemps

Pour ce retour des ombres
De ta peau nue sous le vent
Pour la caresse de la vague
Au ventre du pluvier

Corps à cœur accoster
Nos regards de flanelle
Aux rives de cette île

Premiers embruns d'équinoxe
Au miroir de l'écume
Nourrir mes errances
Aux steppes de tes reins



mardi 26 février 2019

Pavots




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A ta peau
Cheviller les nuits
Pour la stupeur de ce bleu
Déshabillant février

Dans les plis de l'eau
Aux racines des rochers
Boire les secrets
Ecrits sous les ponts des veines

Sur l'étoffe tendre des mots
Tatouer nos regards
Nos déferlantes errances
Au comptoir des marées

Chuchotis d'anémones
Au refrain des sentiers
Petite goutte d'azur
A la soif de tes reins


vendredi 22 février 2019

Exil d'encre



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Doucement remonter
Sur les paupières de sable
La couverture de la nuit

Eclat bleu de l'instant
Sur l'océan des peaux
La vague a bu tout le ciel

Aux rivages de tes hanches
M'enraciner
L'écume tisse l'eau de dentelles

Sous le drap des mots
Passagers des marées
A peine égarés

Ton ventre aux étoiles
A peine ta robe
Par le vent soufflée



dimanche 27 janvier 2019

Eclair




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La buée de ta voix
Sur les couleurs nocturnes
Etincelles de mer
Sur l'hiver renversées

Les éboulis du jour
Arrondissent les vagues
En un vertige de lune
Ton ombre nue se dessine

Sur ces sentiers de peau
Que le vent nous enlace


samedi 19 janvier 2019

Affleurer




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Sur le silence dénudé de ton ventre
Souffler les brumes comme chiffons
Pour la surprise de la lune
Tapisser de clarté la nuit

L'aube déshabille la fenêtre
De sa robe de givre
Les fils du jour se dénouent
Aux rives de tes hanches

Dans le murmure de la lande
Tatoué sur mes lèvres
Le chant de ta peau
Ebrèche de bleu l'arbre nu

Pour ce vacarme poivré
A la ruche des marées
Eperdre ces heures blanches
Au ressac de tes reins


jeudi 10 janvier 2019

L'attente




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L'encre ouvre la porte des mots
La brume comme une cape
Sur les épaules de la terre
Le jour doucement grignote la nuit.

Lumière laineuse d'hiver
Ciel dévoré d'étourneaux
La vague console le rocher
D'une si longue absence

Au port de ton ventre accoster
Amarrer nos murmures
Au refrain des marées

Sur la plage nos ombres
S'impatientent de nos pas



samedi 5 janvier 2019

Ourler





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Sous l'ourlet de la vague
Tes jambes nues

Eclats de givre au matin
Quelques gouttes de nuit
Tombées là
Echappées du rêve
Voyelles muettes
Lézardes lumineuses
Le sang de l'hiver
Aux tempes de janvier

Sur l'insomnie des marées
La houle très court vêtue
Habille d'encre et de craie
Les épluchures d'écume

Et pour les arches
Et pour le pont
Cueillir la lumière
Déshabiller l'horizon
Voler sur tes lèvres
Le baiser de la mer



samedi 29 décembre 2018

Océan




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Sur les flancs du soir
Ces ruisseaux de brume
Cernes légers silencieux
Couvent la terre

Les lèvres qu'il faut rougir
Pour se bâtir nos nuits
Dans la paume de l'hiver

Le brasier de ton ventre
Eveille la marée
Coule le sanglot
Au rocher dénudé

Ce souffle qui se lève
Au havre de tes hanches
Soulève et creuse
Les racines de nos vertiges


lundi 26 novembre 2018

Tatouage




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Sous la bâche grise de novembre
Il y a du ciel, des arbres,
L'envolée des feuilles
Sur les lèvres du vent

Derrière le rideau de brume
Le jardin saupoudré de givre
La lune encore un instant
Retient la nuit sous ses paupières

Alors recoudre le ciel
Pour éviter la pluie
Sur la surface du jour naissant

Descendre l'escalier des rêves
La pointe de tes seins
Tatouée sur la peau



samedi 3 novembre 2018

Equinoxe




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Feulement de lune
Sur l'automne
Tes jambes écartent la nuit

Ton souffle posé sur le vent
Ravine les brumes
Paysage de l'invisible
A la fenêtre de tes  lèvres

Dans le reflet d'un soupir
Les embruns brassent le silence
Cette griffe de soie
Echappée des courbes nues

Sous le plancher des mains
L'ombre d'une fièvre
Un noyau de braise
Dans l'infini de l'instant

jeudi 18 octobre 2018

Bruisser



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Juste le vent pour dissoudre la nuit

Le ciel déchiré
L'envol des pétrels
Un soupçon d'automne
Saupoudré sur le ciel

Quelques voiles rouges
Blessent l'horizon
Cairns mouvants
Cocons de couleurs

Aux herbes folles de la lande
La danse d'une libellule

L'ombre de ton pas
L'esquisse de tes hanches
L'écho de nos silences
Sur les lèvres du murmure

Ardentes empreintes
Sur les épaules du soir
De nos corps dessinés
Dévêtus d'invisible




mercredi 3 octobre 2018

Aile




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Frêle lumière
L'aube commet le jour
Frayer entre les ombres

Mordre aux éclats
Les brisures d'écume

 

Des fagots de brume
Décousus du chenal
Dévident le fuseau
Des futurs à glaner


Légendes du sable
Tissées sur la vague
Flocons de sel
Au grain de ta peau


dimanche 23 septembre 2018

Buvard d'écume





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La toile se déploie
Au-delà de son cadre de bois
Dans l'oreille d'un silence
La brûlure d'une danse

Le tango des marées
Onde lente d'étoffe
Contre l'échappée du ciel
La nuit transparente

Lèvres mordues du vent
Saveur du sang d'un été

Sentiers nervures de la feuille
Chute libre échappée
L'écharpe de septembre
Sur la portée de tes reins

Ton cri se voûte
Aux lisières de l'aube
Sous la peau du ciel



lundi 13 août 2018

Eté




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Bien sûr
Chaque jour le jour poursuit la nuit

Bien sûr
Chaque nuit la nuit invente le jour

Toujours
Il y a Toi
En plein coeur


lundi 16 avril 2018

L'ombre de l'encre




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Il faudrait écrire au couteau
Malaxer lettres et mots
Sur la palette suspendue du soir

Egarer les regards
Dénouer les paupières
Vertige des mots nus
Sous la lame vibre la toile

Dans le reflet des mélanges
La rumeur tendre de ta peau
Au vent trouble d'avril
Le grain doré de la lune


Sous le feu de ta source
Le temps est venu
De s'entrevivre




samedi 10 mars 2018

Une lueur




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Il m'afflue que tu m'afflues
Dans ce flou qui nous échoit
Au feutre des nuages
Sous l'ourlet de nos nuits

Dans ce vallon des peaux
Le tourbillon des souffles
Effondre le ciel
Blancs lambeaux d'équinoxe

Remonter
Le fleuve de nos instants
Pour cette fleur
Qui s'ouvre sur le printemps.




samedi 2 décembre 2017

Tumulte



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Desceller les rumeurs de la terre
Se taire
Sous la cendre des jours blancs
Ton ciel en ramures de peau

Le rouge chamarre la dernière feuille
La lune s'enroule à l'angle des cris
Il fait nu sous la brume
Entrelacs de soie
Au-dessous, en dessus
Trouble transparence

Pour ces jours épuisés
Aux marges de l'hiver
Le fantôme des hirondelles
Lacère ce ciel de laine

Le délié de tes hanches
Dans la caléfaction des heures
Délace les rubans de la nuit
Enlace nos errances d'organdi

Ton grain de peau et cueillir
Aux branches dénudées
L'ombre tremblée d'une étreinte
Dans la marge humide du poème 


mercredi 15 novembre 2017

Tintamarre




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Ce ciel de cendre au souffle de novembre
Cet oubli du jour englouti par la nuit
Bien avant le soir
Même si quelques copeaux de lune
Griffent cette réplétion de gris

Au jour labile le soir s'absente
Ne reste que ton ventre nu
Et la nuit posée sur ta pluie

Allez viens
La marée creuse l'abîme
L'écume dénoue les brumes

Allez viens
Ici feulent les embruns
Sous les baisers de l'île

Décalquer les rêves
Sur la peau du papier
Sous l'arc bandé du vent
Le chant libre de la flèche
Ecorchant le rocher

Lustre perlé du couchant
Sur l'estuaire discret de ta plaine
Mon île se dessine
Au fil tendu du jusant

Allez viens
Au grain obscur de tes reins
Le sillon courbe des dunes
Essouffle les pierres lisses du  chenal

Se poser là, au pied des glycines
Fendre l'écorce des ombres
Disséminer les couleurs
De maille en maille sur l'instant 



mardi 31 octobre 2017

Pluvier




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Brumes ou bleus
Dispersion de ciel
Tout ce fardeau de verts
Tombé
Sous la morsure du givre

La mer s'en est allée
A la lisière de l'île
Elle t'attendra là
Aux douces lèvres d'avril

Déjà un autre ciel
Les arbres poussent leurs nids
La feuille envolée n'a jamais de cri
La page est plus blanche que le soleil

Au loin vibrent les tambours
Pour cette houle qui danse
De fanons en fanons
Larmes de lune égarées
Brisent l'éther et redessinent
La sente rousse de l'automne

Le baiser du coquillage enchante l’écume
En cet espace nu où les mains appellent la mer
L'espoir a choisi d’effacer les frontières
De suspendre le jour au vol du goéland


vendredi 20 octobre 2017

Etamine



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Et néanmoins
Au matin
Cette lumière d'automne
Défenestre les brumes
Révèle le visage
De l'île dans le lointain


Une semaison d'ocres
Sur le ventre de la lande
Ta lumière singulière
Posée sur la mélancolie
Etamine de poésie
Une brassée de mer plus tard
L’esquisse tremblée d’un souvenir
Encre encore mes pages
Ouvre et ferme la vague

Scintillante marée montante
Couvre les rochers
En ombres d'ardoise bleue

Vapeurs fauves
Algues séchées
Lambeaux d'écume 

J’accroche mes lignes aux arches du pont
Sur l’incendie de tes jambes
Juste un fil
Charnel
Contre la brise promise
Entre mes marges égarées

Alors que ce pont offre ses pierres
Si près
Si lent
Ce refrain du courant jusqu’à la mer



mardi 3 octobre 2017

Baladin




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De plus en plus,
Le soir s'étire
La nuit monte
Enjambe les toits
Embrasse les branches demi-nues.

Soie de l’automne au feu de ton ventre
Le ciel s’est posé sur notre faim

Souffle
Le clair de brume 
Entre nos mains
Ebauche
Du soir tombé
Aux genoux de l’été


Un grain de lumière
De la lune échappé
Sur tes reins 
Dévoré


Cette voix venue du plus profond 
L’intense chant délivre la nuit
Sentier ruisseau
Chemin torrent 
Juste
Une éraflure sur le temps

Sable lavé des marées

Un pas, une vague
Se laisser glisser
Griser
Sans rien omettre rien
De ce que la nuit dévore de nos peaux
Sans rien omettre rien
Des cris  des étincelles

Sans rien omettre rien
Remonter le fleuve de ton regard

Et que tout emporte tout
Des brumes de dentelles
Aux rives secrètes de tes embruns.

vendredi 29 septembre 2017

Revenir

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Chaque fois un peu plus
Les griffes de l'automne font se recroqueviller les jours

Telle la vague
Soudain la nuit
Et pourtant demain
Le soleil sur tes épaules
La mer soulèvera les brumes

Sur le frisson des rochers
L'écume douce
Ciel fermé éteint
Au loin
L'ile immobile flamboie

Plage de peau, dune blonde
La lande qui s'ensauvage
Matin
Où tout le jour à pas d'oiseaux
S'anime des rêves échappés de la nuit

Et soudain toi
Pour ce soleil comme un chaleil
Sur les remous du ciel





samedi 26 novembre 2005

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Mes mots sont orphelins de tes yeux.